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Postal
2007-07-24 - Par Olivier Bonenfant

Note: 90% La grande question de Fantasia 2007 cette année pour beaucoup de communautés internet: "Et puis, comment c'était Postal?". Ce sera dur à avaler, mais Postal est un foutu bon divertissement et déjà le mot se répand sur le web... twitchfilm.com, dreadcentral.com...
 


 
 
 


 
La suite

Je ne suis pas persuadé que le film est porteur d'un message aussi profond que Uwe Boll nous laissait entendre lors de la période de question mais il reste que Uwe porte un message très solide avec Postal; fuck les conventions et la facon de vivre américaine est plein de fautes.

Dans la période de question avec Uwe Boll, des enjeux solides ont été discutés tels que la guerre en Iraq restant toujours injustifiée, la multiplications des comédies américaines moches qui se ressemblent toutes, la culture américaine et le réchauffement climatique. Du même coup il en profite pour démolir le cinéma américain en général qualifiant précisément plusieurs films de navets (il n'a pas pris le temps de nommer tout le catalogue des films). "Juste parce que c'est Clint Eastwood qui réalise un film de guerre, ça va être nominé aux Oscars". C'est amusant, et partiellement vrai... c'est simplement une citation surréaliste venant d'un réalisateur qui a eu des budgets de productions excessivement élevés et qui a quand même produit des navets inimaginables et historiques; House of the dead: 12 millions, Alone in the dark: 20 millions, Bloodrayne: 25 millions.

Malheureusement pour Uwe Boll qui se lance encore dans les projets d'adaptations de jeux vidéos, il ne nous apprend rien de nouveau sur les malheurs mondiaux et a peine à démontrer en quoi il serait mieux. Ce n'est certainement pas avec Bloodrayne 2, Far Cry ou son film d'horreur, Seed, qu'il va pouvoir porter son message contre la pollution plus loin. Il pourrait même se faire un capital de publicité gratuite en prétendant qu'il gère les premiers plateaux de tournages écologiques de l'industrie du cinéma. Dans Postal, le Dude, le personnage principal, appelle subitement à la paix quand les terroristes, les voisins et la police lui tirent dessus. C'est un discours plein d'espoir, très motivant mais surtout très kétaine sur une musique héroique parlant d'échanger les balles contre des calins car nous sommes tous des frères et soeurs et nous devions nous aimer. Je suis parfaitement d'accord, mais peu réaliste à demander dans le contexte d'une tuerie. Tout les personnages sont très ému mais décident quand même de recommencer à tirer sur lui avec des armes lourdes. Pendant la période de question, Boll a expliqué qu'il a voulu mettre ce discours moral kétaine dans son film et le détruire aussitôt car c'est le genre de discours que l'on voit fonctionner à la fin de quelques films américains. C'est donc évidemment de montrer que ces discours sont faciles mais que dans la réalité, quand c'est le temps de passer à l'action et de le mettre en marche, tout le monde s'en fout contrairement aux films américains (il critiquait au passage les happy endings). C'était d'autant plus surréaliste qu'Uwe Boll vienne de parler de cette scène qu'il s'est lancé lui-même dans un discours facile sur le réchauffement de la planète et anti-Bush. Mais j'ai rien contre ça, de toute manière en parlant du réchauffement de la planète nous ne faisons que citer des études et essayer de sensibiliser le plus de gens possibles. Il en va de même pour la majorité des sujets importants et évoqués en tant que morales dans les films et je ne fais certainement pas mieux en critiquant son film ici (je m'amuse). Mais ça ne fait partie que du malaise que représente Uwe Boll en général; que peut-il bien se passer dans sa tête et pourquoi il reste toujours aussi sûr de lui-même. C'est étrange et très interessant en même temps. Ce gars là a un Doctorat en littérature et est certainement capable de communiquer adéquoitement et avec passion de sujets modernes et engagés devant une foule. C'est ce qui s'est passé à Fantasia même si la barrière de la langue a été perceptible pour quelques questions... un francais qui pose une question en anglais avec un gros accent à un allemand avec un gros accent. La frontière de ce que Uwe Boll pense et de ce qu'il produit sur film semble donc être une montagne. Pour Postal, il prétend lui-même s'être fait plaisir, d'avoir scripté et de ne rien vouloir censurer. Il prétend sans hésitation que c'est son meilleur film. Est-ce que ce serait donc le vrai Uwe Boll, sa vraie vocation. On fighting (and winning) against all of his critics in a boxing ring: "You see what happens when people get hit in the head? They like my movies!".

POSTAL!!! Revenons à Postal. Isolé de son réalisateur, je répète que Postal est bon. Très bon. C'est son meilleur film... et pour emprunter des mots que j'ai vu sur dreadcentral.com je dirais aussi que le film a un degré d'hilarité, de vulgarité et d'engagement que Troma n'a jamais réussi à atteindre en plus que 20 ans de films (voir ma critique de Poultrygeist). Des bébés écrasés, une foule d'enfants morts, des viols de nains, des croix gammés et du nazisme, un guru nu qui fait un numéro 2 devant la caméra, une utilisation méchante d'un handicapé, de la pédophilie, du racisme, des tueries gratuites, des jokes de grosses, du sexe sale, des jokes de trailer trash, du grattage de couilles, un policier noir qui descend de plus de 6 balles de shotgun une asiatique au volant de son véhicule qui ne parle pas anglais et qui ne démarre pas sur le feu de circulation vert. L'histoire tourne autour du personnage principal nommé The Dude. Pseudonyme rappelant le Grand Lebowski, les deux personnages sont très différents. The Dude dans Postal est rapidement étiqueté comme un perdant qui continue quand même à foncer dans la vie (comparé à Lebowski qui est un perdant cool qui se la coule douce dans la vie). Dans une scène absolument hilarante, il se fait refuser un emploi. Dans une autre scène tordante et violente, il se fait refuser l'aide sociale car il arrive en retard au guichet après une tuerie sanglante. Aussi, un type ne cesse de l'harceler et lui quêter de l'argent dans la rue, sa femme obèse le trompe (là aussi on le découvre dans une multitudes de scènes excessivement grotesques) et son oncle à la tête d'une secte ridicule et libertine a besoin de lui pour un vol pour se faire de l'argent.

Bref, je pourrais continuer encore beaucoup de paragraphes en n'évoquant vaguement des anecdotes du film. C'est justement le genre de film qu'est Postal. Beaucoup de séquences et de scènes vues dans le film ont cette valeur; de s'en rappeler par la suite, d'en reparler, de les raconter aux autres, d'en rire encore. C'est donc un film très précieux à ce niveau et riche en scène mémorables. Les scènes mémorables c'est surtout des scènes qu'Uwe Boll pousse la grossièreté à son maximum et fonce dans les tabous. Ça vaut la peine. Un autre fait interessant est que Postal le jeu a vendu 80% de ses copies dans les états redneck... Uwe Boll s'est bien défendu de vouloir faire un film pour ces gens là, il les déteste pratiquement. C'est donc interessant de voir son désir de se détacher à la fois des films où un gars pête sa coche comme dans L'enragé, Edmond et Taxi Driver et des films destinés aux redneck sudistes. C'est aussi un film Anti-Bush, plein de duels moratoires, d'injustices, d'humour, d'explosions, de sudistes trop armés et de blagues de terroristes... Ça n'arrète tout simplement jamais. Même la scène finale et son origine est sublime et fataliste tout à la fois. Au niveau de la réalisation, c'est efficace comme c'est présenté.

Techniquement, Uwe Boll nous épargne de ses "Avid farts" et d'un montage inutilement MTV/vidéoclip hyperactif. C'est sans réels artifices contrairement à House of the dead mais tout est dans les subtilités, les décors, les accessoires et les gags visuels qui sautent de partout. Tous les acteurs sont à leur place, sont convainquants et aucun ne semble être mal à l'aise et/ou artificiel. La trame musicale est digne d'être achetée tellement elle est bonne et appropriée. Vraiment, Postal est sorti de nulle part.

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2007-07-24 - Par Olivier Bonenfant

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